Die Grammatik der Migration / Grammaire de la migration

Standpunkte International 1/2011 von Martin Glasenapp.

Ressourcenraub und wachsende Mobilität im westlichen Afrika.

grammatik-d-mFlüchtlinge und MigrantInnen sind die ZeugInnen unserer Zeit. Die Bewegungen der Flucht und Migration innerhalb des afrikanischen Kontinents und entlang der südlichen Grenzregionen der Europäischen Union sind der menschliche Preis einer Globalisierung, die an den Ressourcen und Märkten des afrikanischen Kontinents, nicht aber an seiner Bevölkerung interessiert ist. Wenn in den südlichen Meeren ein marodes Boot mit hunderten Flüchtlingen kentert, erfährt die Öffentlichkeit nichts über die Toten. Anders als bei jedem Flugzeugabsturz mit EuropäerInnen an Bord werden die «stranded people» entpersonalisiert: Die Opfer haben kein Gesicht, tragen keine Namen, sind ohne Geschichte. Der Tod im eigenen Meer verlangt dennoch politische Abhilfe – schließlich ist Europa nach der Formulierung Bernard-Henri Lévys «kein Ort, sondern eine Idee der Humanität.» Doch sind jenseits solch’ tröstlicher Versicherung die Ertrunkenen im Mittelmeer nur die dunkle Konsequenz des europäischen Zusammenschlusses und eines Globalisierungsversprechens, das auf der radikalen Freiheit des Waren- und Güterverkehrs beruht.

Textes des référence 2/2011 par Martin Glasenapp, medico international.

Les réfugié‑e‑s et migrant‑e‑s sont les témoins de notre temps. Sur le continent africain et le long des frontières sud de l’Union européenne, les déplacements dus à l’exil et la migration sont le prix humain d’une mondialisation qui s’intéresse aux ressources et aux marchés du continent africain et non au sort de sa population. Lorsqu’un bateau vétuste chavire dans les mers du Sud, noyant les centaines de réfugiés à son bord, l’opinion publique n’est pas informée de ces morts.
Contrairement aux victimes européennes des crashs d’avions, ces naufragé‑e‑s sont dépersonnalisé‑e‑s: ils‑elles n’ont ni nom, ni visage, ni histoire. La mort dans les eaux territoriales européennes exige pourtant un remède politique; en définitive, l’Europe, selon la formule de Bernard-Henri Lévy, n’est «pas un lieu mais une idée d’humanité». Pourtant, audelà de ces déclarations réconfortantes, les noyé‑e‑s de la Méditerranée ne sont que la sinistre conséquence de la coalition européenne et d’une promesse de la mondialisation qui
repose sur la liberté de circulation des biens et des marchandises la plus radicale.